Symboles et art roman

Les contes pour enfants ne sont des contes ... que pour les enfants.

Il y a autant de fantaisie dans l’art roman que d’humour dans un dictionnaire.

Ce langage riche et subtil a si bien résisté aux tentatives de décryptage de nos exégètes, que l’on préfère n’y voir que l’expression d’une liberté artistique frivole. Chaque sculpture obéit pourtant à des règles de composition rigoureuses, dont l’ensemble dessine un mode d’emploi que bien peu aujourd’hui savent encore déchiffrer. On distingue trois sortes de chapiteaux dans l’art roman : Le chapiteau ornemental, le chapiteau figuré et le chapiteau historié

Le chapiteau ornemental

Le chapiteau ornemental s’apparente à de l' »ADN non codant », qui constitue 98% de notre génome et dont on estime – sans doute à tort – qu’il est inutile.

Il présente un décor non figuratif, composé principalement de motifs végétaux, voir géométriques, mais aussi d’entrelacs celtes, carolingiens ou mozarabe.

Le chapiteau figuré

Le chapiteau figuré est souvent interprété comme l’expression d’une fantaisie artistique. Ceux qui l’affirment peinent pourtant à expliquer la tolérance ecclésiastique témoignée à leur égard.

Il inscrit des figurations humaines, animales, monstrueuses ou hybrides, hors de tout contexte narratif.

Le chapiteau historié

Le chapiteau historié, dont la rareté – sinon l’absence – ne semble surprendre personne, nous rappelle que chaque Tradition offre différents niveaux de lecture.

Il met en scène un épisode biblique ou hagiographique identifiable grâce à des détails particuliers, des postures et des mises en évidence par les proportions.

Une forêt de symboles à explorer

Je vous invite à une compréhension plus profonde de la nature et de la fonction des sites consacrés, pour pouvoir appliquer les bonnes clés de lecture.

Voici quelques exemples choisis parmi les nombreuses thématiques des chapiteaux figurés – et leurs déclinaisons – à découvrir in situ, car chaque chapiteau s’inscrit dans un livre qui ne devient intelligible que par la lecture d’ensemble des éléments architecturaux et artistiques de l’édifice.

L'avarice (Orcival)

Les chapiteaux figurés renvoyant aux sept péchés capitaux sont sans doute les plus faciles à identifier, à l'image de l'avare, parfois représenté par le chapiteau historié de Judas.

L'âne de Balaam (Saulieu)

L'âne est un animal récurrent, ici figuré dans un contexte historié. On le retrouve aussi jouant de la harpe, portant un chargement ou se faisant malmener.

La Sirène (Chauvigny)

D'origine celtique, la sirène constitue l'une des figures clé de nos chapiteaux romans. Insaisissable comme peut l'être le féminin sacré, elle est bien plus complexe qu'il n'y paraît.

Végétal (Grandson)

A l'instar des colonnes papyrus d’Égypte et des chapiteaux corinthiens grecs, le fût des piliers romans se coiffe lui-aussi de végétal. Leur hétérogénéité est un langage en soi.

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